Barack Obama au Kenya : une visite « business first »
5 Août 2015
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Winnie Mukaya ne se fait pas d’illusion. « La visite de Barack Obama, c’est business first ! », dit-elle. Cette jeune femme pleine de vie travaille à FSD Kenya, une entreprise de conseil financier pour le développement. Pour elle, le président américain vient, d’abord et surtout, pour signer des contrats avec un pays qui représente de nombreuses opportunités.
Selon le quotidien des affaires Business Daily, le volume des exportations du Kenya vers les Etats-Unis se chiffre à 38 milliards de shillings (344 millions d’euros). En plus du textile et du tourisme, les autorités envisagent de diversifier les investissements dans l’énergie et les nouvelles technologies. Le Kenya est leader dans ce dernier secteur. Nairobi a été élue en 2015 « ville la plus intelligente d’Afrique » pour la deuxième année consécutive par l’Intelligent Community Forum. 80 % des Kényans sont équipés de portable et 30 % du PIB kényan se fait par transaction sur mobile : un record mondial et un marché juteux, qui contribuent à faire de ce pays la plus grosse économie d’Afrique de l’Est, avec une croissance à 6 %.
Nairobi, hub économique régional
« Quand on vient faire des affaires au Kenya, on ne touche pas que les 45 millions de Kényans. C’est toute l’Afrique de l’Est qu’on vient toucher : Ouganda, Burundi, Rwanda, Congo, Tanzanie, RDC … », explique une source diplomatique, soit un bassin commercial de plus de 220 millions d’habitants.
Mais l’économie kényane ne se porte pas bien pour autant. Le shilling kényan a perdu près de 10 % de sa valeur face au dollar cette année. Depuis l’attentat des islamistes chabab contre l’université de Garissa en avril, le secteur du tourisme s’est effondré. Le pays reste très dépendant de l’agriculture.
« Ce pays a besoin de plus de croissance, insiste Winnie Mukaya. Lorsque le président Uhuru Kenyatta était poursuivi par la Cour pénale internationale [les charges ont été abandonnées en décembre 2014, faute de preuve, Ndlr], une grosse partie de l’aide américaine a été gelée. J’espère que la visite de Barack Obama va améliorer les relations commerciales entre le Kenya et les Etats-Unis. »
Un retour des Etats-Unis au Kenya
Pendant le séjour de M. Obama, des accords commerciaux devraient être signés dans le domaine de l’énergie et des nouvelles technologies. Le président américain devrait aussi relancer son projet Power Africa pour accélérer l’électrification en Afrique, et qui tarde à se concrétiser depuis 2013.
Cette visite laisse entrevoir un retour en force des Etats-Unis au Kenya. Déjà en mai, le Bureau national des statistiques (KNBS), annonçait que Washington avait exporté pour 168 milliards de shillings (1,5 milliard d’euros) dans le pays en 2014, trois fois plus que l’année précédente. Mais en matière d’échanges commerciaux avec le Kenya, les Etats-Unis sont toujours loin derrière l’Asie : New Delhi et Pékin exportent respectivement pour 2,3 et 2,2 milliards d’euros vers le Kenya.
La concurrence s’annonce d’autant plus rude pour les Américains que mardi, trois jours à peine avant l’arrivée de Barack Obama, le président kényan, Uhuru Kenyatta, a rencontré le président de la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), la première banque chinoise d’investissement, l’une des plus rentables au monde.
www.lemonde.fr
Selon le quotidien des affaires Business Daily, le volume des exportations du Kenya vers les Etats-Unis se chiffre à 38 milliards de shillings (344 millions d’euros). En plus du textile et du tourisme, les autorités envisagent de diversifier les investissements dans l’énergie et les nouvelles technologies. Le Kenya est leader dans ce dernier secteur. Nairobi a été élue en 2015 « ville la plus intelligente d’Afrique » pour la deuxième année consécutive par l’Intelligent Community Forum. 80 % des Kényans sont équipés de portable et 30 % du PIB kényan se fait par transaction sur mobile : un record mondial et un marché juteux, qui contribuent à faire de ce pays la plus grosse économie d’Afrique de l’Est, avec une croissance à 6 %.
Nairobi, hub économique régional
« Quand on vient faire des affaires au Kenya, on ne touche pas que les 45 millions de Kényans. C’est toute l’Afrique de l’Est qu’on vient toucher : Ouganda, Burundi, Rwanda, Congo, Tanzanie, RDC … », explique une source diplomatique, soit un bassin commercial de plus de 220 millions d’habitants.
Mais l’économie kényane ne se porte pas bien pour autant. Le shilling kényan a perdu près de 10 % de sa valeur face au dollar cette année. Depuis l’attentat des islamistes chabab contre l’université de Garissa en avril, le secteur du tourisme s’est effondré. Le pays reste très dépendant de l’agriculture.
« Ce pays a besoin de plus de croissance, insiste Winnie Mukaya. Lorsque le président Uhuru Kenyatta était poursuivi par la Cour pénale internationale [les charges ont été abandonnées en décembre 2014, faute de preuve, Ndlr], une grosse partie de l’aide américaine a été gelée. J’espère que la visite de Barack Obama va améliorer les relations commerciales entre le Kenya et les Etats-Unis. »
Un retour des Etats-Unis au Kenya
Pendant le séjour de M. Obama, des accords commerciaux devraient être signés dans le domaine de l’énergie et des nouvelles technologies. Le président américain devrait aussi relancer son projet Power Africa pour accélérer l’électrification en Afrique, et qui tarde à se concrétiser depuis 2013.
Cette visite laisse entrevoir un retour en force des Etats-Unis au Kenya. Déjà en mai, le Bureau national des statistiques (KNBS), annonçait que Washington avait exporté pour 168 milliards de shillings (1,5 milliard d’euros) dans le pays en 2014, trois fois plus que l’année précédente. Mais en matière d’échanges commerciaux avec le Kenya, les Etats-Unis sont toujours loin derrière l’Asie : New Delhi et Pékin exportent respectivement pour 2,3 et 2,2 milliards d’euros vers le Kenya.
La concurrence s’annonce d’autant plus rude pour les Américains que mardi, trois jours à peine avant l’arrivée de Barack Obama, le président kényan, Uhuru Kenyatta, a rencontré le président de la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), la première banque chinoise d’investissement, l’une des plus rentables au monde.
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